No 52
Février 2009 - Janvier 2010
Bulletin du Groupe Spéléo Troglolog
Club fondé en 1977
Cher Troglolog,
Vous avez en main le n° 52 de Troglonouse que j'aurais dû écrire et faire paraître il y a de nombreux mois... Il était prévu,
à mon insistance, de joindre les cotisations 2009 à cet envoi. Avec mon retard de bientôt une demi-année, mon caissier
préféré ne m'adresse plus la parole. Je vous demanderais donc, d'essayer de faire un effort exceptionnel pour payer vos
cotisations 2009 très rapidement, de telle façon qu'elles apparaissent dans les comptes qui seront présentés à l'assemblée
générale. Merci !
Oyez, oyez braves Troglo, vous êtes convoqués à l'assemblée générale qui aura lieu au
Café du Clos-de-Serrières
Rue du Clos-de-Serrières 2
Neuchâtel - Serrières
Le vendredi 12 février 2010 à 20h
L'ordre du jour est le suivant :
Ordre du jour :
1) Présences
2) Procès-verbal de la dernière assemblée
4) Rapport 2008 du chef matériel
5) Rapport 2008 du caissier et vérificateurs de comptes
7) Réunions du club et activités
8) Divers
Les activités du caissier en 2008 se sont révélées être de la plus simple expression ! En effet, les démarches pour transférer les droits de gestion du compte CCP de l'ancien vers le nouveau caissier ont été plus laborieuses que prévu. Ce n'est que vers la fin de l'année que j'ai pu prendre possession des comptes du club.François propose de liquider le compte BCN et de tout verser sur un compte e-deposito à la poste, lié à notre CCP.
Au niveau des dépenses, il n'y a rien de particulier à signaler. Le budget matériel n'a été que très peu employé, Fr. 156.05, et les autres dépenses se limitent aux cotisations courantes à la SSS et à Cavernes, ainsi que le loyer de notre superbe local.
Du point de vue des revenus, n'ont été encaissées que des cotisations 2007. En effet, dans l'attente du transfert d'un caissier à un autre, les cotisations 2008 n'ont pas été expédiées pendant l'année courante, ce n'est qu'en janvier 2009 qu'elles ont été transmises aux membres.
Ainsi, la fortune du club, qui comptabilise l'avoir CCP, l'avoir BCN et les cotisations dues par les membres, en baisse significative par rapport à fin 2007. Cette baisse s'explique, d'une part, par les remboursements effectués aux membres sur l'abonnement Cavernes, qui n'avait pas paru en nombres d'éditions convenues par l'abonnement, soit Fr. 1160.00, et d'autre part par un versement conséquent à Cavernes pour combler l'oubli de paiement de l'abonnement pour les années 2006 et 2007. Pour ce qui est des cotisations, nous avons toujours à déplorer certains retards qui remontent maintenant à 2005. Deux personnes sèment le trouble à ce niveau et il serait vraiment temps de statuer sur ces cas. Un des cas relève du caissier mais l'autre devait être réglé par Alain, ce qui n'a apparemment pas été fait pour cause probable de publication tardive du PV de l'assemblée générale du 14 avril 2008.
Reste à noter encore que les droits d'accès au compte BCN doivent être réglés par l'ancien caissier. A ce propos, il faut aussi se demander s'il existe une bonne raison de garder ce compte étant donné qu'il n'est plus utilisé pour des transactions depuis plusieurs années. Le taux d'intérêt à la BCN est de 0.875%, il est plus élevé que celui du CCP qui est de 0.125%. Toutefois, ces taux étant autant l'un que l'autre ridiculement faibles et peu rémunérateurs, garder le compte BCN sous ce seul prétexte paraît une raison bien futile à mes yeux. Je propose donc, pour des raisons pratiques, de le clore et de transférer son avoir sur le CCP. A titre indicatif, si l'ensemble de nos liquidités s'était trouvé sur le CCP, nous n'aurions perdu que quelques dizaines de francs d'intérêts.
Cotisations SSS 50.- Cotisations Cavernes 20.- Cotisations club 40.- Total : 110.-Cavernes n'est pas paru en 2008, donc on accorde un rabais exceptionnel de CHF 20.-
Salut,
Sur la base des chiffres actuels, je sollicite une contribution exceptionnelle de CHF 2000.- pour la réalisation de cette publication/inventaire consacrée au Lapi di Bou et je demande la tenue d'une AG extraordinaire au plus vite pour voter sur cette demande, dans la mesure où la publication est prévue pour la fin de cette année.
Le meilleur devis (pour 400 exemplaires) arrive à env. CHF 4600.- avec 20 pages en couleur (sur 100 pages au total) pour le livret, plus 4000.- pour 2 topos hors texte (80x80 cm et 150x90 cm). Le coût total se monte donc à environ CHF 9400.-, soit 23.50 / pièce. C'est nettement plus qu'envisagé au début, principalement en raison du coût élevé des 2 plans hors texte. Les moyens à disposition sont de CHF 3000.- de la SSG, CHF 4000.- de Cavernes et CHF 500 de la CS SSS, soit CHF 7500.-. Je demande par conséquent une contribution exceptionnelle de CHF 2000.- pour pouvoir réaliser cette publication tout aussi exceptionnelle dans de bonnes conditions, et notamment pour pouvoir imprimer les deux topos hors texte. A défaut, nous devrons renoncer à envoyer ces topos avec la revue et les vendre séparément à ceux qui les souhaitent (en réduisant le tirage de ces topos à 100 ou 200 exemplaires). Les contributions de la SSG et de Cavernes seraient alors réduites.
Le volume de la publication, qui représente le résultat des travaux de 130 personnes entre 1974 et 2009, est estimé à 100 pages, avec de nombreuses photos de plusieurs auteurs (Favre, Heiss, Pahud, Dutruit, Grosjean et mesigues), une ribambelle de graphiques en couleurs et env. 70 topos dont 2 hors texte pour un développement total de 8400 m. Plus tout plein de considérations sur la géol, l'hydro, la karsto, les températures, les courants d'air, les bestioles et les chauves-souris. Sans oublier toute une série de récits plus ou moins épiques.
D'après Nathalie, je devrais avoir un projet terminé d'ici à début décembre, que je pourrai présenter à l'AG.
Dites-moi si vous avez besoin d'autre chose pour cette demande.
Une toute bonne journée!
Camp spéléo très réussi. Le beau temps a été de la partie tout le long et a ajouté au plaisir de découvrir ou redécouvrir ces Causses toujours magiques. Il faut ajouter aussi que notre « camp de base » était des plus agréables : les parents de Vincent Puech nous ont très aimablement prêté leur maison de famille à Camprieu, petit village idéalement situé entre le Mont Aiguoual et l'abîme de Bramabiau, c'est-à-dire plus ou moins entre les différents plateaux des Causses. Nous étions donc bien situés et installés comme des coqs en pâte !
La première équipe, composée de François, Astrid et Nico, est partie le mercredi 20 mai en fin de journée. Ils auraient dû partir plus tôt, mais suite à divers imprévus de nature hétéroclite, ils ont finalement dû voyager de nuit et dormir en chemin, dans une maison en ruine au bord de la route menant à Sainte-Enimie. Selon leurs dires c'était très bucolique, avec crapahutage improvisé sur façade « ruinesque »...
Le jour suivant, après avoir enfin gagné Camprieu et y avoir pris possession de la clé de la maison laissée à leur attention chez le cousin des Puech (qui tient l'épicerie du village), de nouveaux événements divers ont retardé leur entrée dans le vif du sujet : la spéléo
Mais revenons à la deuxième équipe (Alain et Marie), partie seulement le jeudi matin pour cause de journée de travail sans fin ou presque Alain vient me chercher tôt le matin à Cressier, d'où nous partons après avoir tant bien que mal entassé tout notre matériel, plus le vélo de François et du matériel commun, dans la voiture d'Alain.
Sachant que nos trois coéquipiers partis la veille seront occupés toute la journée à faire de la spéléo et que nous arriverons de toute façon en fin de journée (il y a à peu près 9h de route sans s'arrêter), nous décidons d'aller visiter tous les endroits tentants qui se présenteront sur notre route.
Vers 13h, après avoir dépassé Lyon, nos estomacs crient famine et la pause pique-nique s'impose. Finalement, peu avant (ou après ?) Le Puy-en-Velay, Alain aperçoit un château en ruines sur un monticule proche de notre route. Etant tous les deux très branchés ruines et châteaux perdus dans les ronces, on s'enthousiasme immédiatement et l'endroit du piquenique est tout trouvé.
Le paysage change peu à peu et nous entrons bientôt dans la zone des roches « roses et noires » de la région des volcans. Nous décidons d'aller revoir le lac du Bouchet, situé non loin de notre tracé (nous y sommes chacun déjà allés il y a quelques années). Au bord de l'eau, l'ambiance est vraiment vacancière et estivale. Après un petit bain de pieds dans l'eau très froide, nous allons nous acheter des glaces et flânons encore un moment au bord de ce lac tout rond, niché dans le cratère d'un ancien volcan.
Notre route nous mène à Mendes, sur le Lot, où Alain fait le plein de billets de banque et d'essence. Un peu plus loin, on monte sur le plateau du Causse de Sauveterre que l'on traverse de part en part en direction de Sainte-Enimie, située au fond des gorges au bord du Tarn. Sur les Causses, c'est toujours une ambiance magique, une succession de paysages presque lunaires à la végétation très particulière, de vastes ondulations douces et parsemées de petits bosquets d'épine noire, des lichens, des murets de pierre sèche autour de massifs de pins, des pierres dressées aux formes étranges et torturées. C'est un mélange d'impressions fantomatiques et d'odeurs enivrantes, un bain de chaleur brûlante entrecoupée d'un peu de fraicheur blottie au creux des pinèdes. C'est le domaine des légendes et des fées, un pays marqué par les tourments de l'histoire (templiers, résistance), c'est un endroit où le cur bat toujours un peu plus vite (en tout cas le mien), où l'âme aime dériver doucement sur les ailes du rêve ou du souvenir. C'est le règne des extrêmes et des contrastes. Ici tout est rude, tant le vent âpre et insistant que le silence immobile de l'air chauffé à blanc. C'est un endroit magique, à la fois secret et ouvert, d'une beauté saisissante. Sans compter les innombrables avens, gouffres et grottes qui parsèment la région...
Nous visitons Sainte-Enimie, un petit bijou blotti au bord du Tarn. Nous avons de la chance, les touristes ne sont pas très nombreux et nous en profitons pour faire tranquillement des photos. De là, nous montons sur le Causse Méjean pour redescendre ensuite sur Merueis, la merveilleuse, posée de part et d'autre de la Jonte. Ce jour-là, une exposition de voitures anciennes occupe les vieilles rues du centre et nous avons un peu de mal à passer.
Nous remontons enfin en direction de Camprieu, où nous arrivons à 20h après 12h de route, de visites, de glaces et de détours magnifiques !
La géographie de la région est assez compliquée. On est à cheval sur trois départements, la Lozère, l'Aveyron et le Gard, et l'on change sans cesse de département au fil des détours de la route. Il y a aussi plusieurs gorges et rivières qui sillonnent la région, le Lot, le Tarn, la Jonte, le Trévezel, le Bonheur, la Dourbie. On traverse ou contourne aussi plusieurs hauts plateaux calcaires : le Causse de Sauveterre, le Causse Méjean, le Causse Noir et plus au sud, le Larzac, sans oublier le tout petit Causse Bégon.
A Camprieu, on arrive sans problème jusqu'à la maison, que je reconnais tout de suite. Nos trois coéquipiers ne sont pas encore là. On cherche la clé de la porte d'entrée, sensée être cachée dans le « garage ». Mais le garage (la cave en fait) est fermé à double tour. Et pas de clé En attendant, on se promène dans le village, on fait quelques achats dont du super jambon cru (je m'en souvenais depuis la dernière fois tellement il est délicieux !) et on décide d'aller visiter la Perte du Bonheur, la rivière qui traverse le plateau de Camprieu pour se jeter dans l'abîme de Bramabiau (tout proche), où il réapparaît quelques centaines de mètres plus bas. Petite ballade au dessus du village et à travers champs, qui nous mène au bord du Bonheur : Alain aimerait tellement « nager dans le Bonheur », mais l'eau est trop froide Il se promet de revenir avec sa famille une autre fois, car c'est vraiment un endroit idyllique ! Nous crapahutons le long du cours d'eau en nous enfonçant dans une grotte traversante pour arriver jusque dans un puits à ciel ouvert, au fond duquel disparaît le Bonheur dans un tourbillon d'eau noire. C'est magique ! On fait plein de photos avant de prendre le chemin du retour jusqu'à Camprieu. Entre-temps, la nuit est tombée. Devant la maison des Puech, nous constatons qu'il n'y a toujours personne. On commence à avoir faim et à être inquiets pour nos coéquipiers. En effet, il est déjà 22h30. En début d'après-midi, vers 14h30, j'ai reçu un SMS de Fran annonçant leur départ imminent pour l'Aven Noir, un très joli gouffre d'environ 40 mètres de profond, s'ouvrant à quelques kilomètres au dessus de Cantobre en remontant la vallée du Trévezel. Finalement, après plusieurs essais infructueux de SMS avec Fran, il finit par répondre à mon appel après 23h. Verdict, il prononce ces mots mémorables, mais que nous accueillons tout de même avec un grand soulagement : « J'arrive, c'est cher !!! » Sous-entendu les SMS et les coups de téléphone Ouf, il semble que personne n'est en danger et que tout va bien
Plus tard, Tifi, la voiture bleue de Fran, arrive enfin avec ses occupants. Reste à résoudre le mystère de la clé Ils ont caché leur clé (la seule que nous ayons) à l'intérieur de la cave. Mais entre-temps, le cousin du magasin est venu entreposer des cageots de légumes et a refermé la cave avec sa clé C'est malin ! On essaye par tous les moyens d'ouvrir, Fran joue au serpent, mais ne parvient pas à faire tourner la molette de la serrure, à l'intérieur. Astrid et Nico vont voir si le cousin peut nous prêter sa clé. Aussitôt dit, aussitôt fait : la porte est enfin ouverte Astrid nous prépare un plat de pâtes carbonara que nous avalons en nous racontant nos aventures de la journée. François n'a pas osé descendre dans le puits d'entrée de l'Aven Noir, tétanisé par le vertige. La bouche du puits d'entrée est très large et la lumière pénètre jusqu'au fond, révélant l'ampleur de la salle. Il n'aime pas quand on voit jusqu'au fond Pourtant, je me souviens qu'il y est déjà descendu. Finalement, c'est Astrid qui a vaillamment équipé, tout en chantant pour se donner du courage.
On ne se réveille pas tôt, c'était à prévoir. Des bruits de casseroles me tirent de mon lit. Astrid et Alain font la vaisselle, en bas. Je vais les rejoindre, puis faire quelques achats pour le petit déjeuner à l'épicerie du cousin, située à une cinquantaine de mètres le long de notre rue, qui est la rue principale du centre du village. C'est tout petit, Camprieu! Et le vieux centre est très mignon. Tous réunis autour de la table, nous dégustons des yogourts de brebis de la région avec des tartines de miel et essayons de choisir la grotte que nous irons visiter l'après-midi. Le choix est vaste, les guides topos sont étalés devant nous. François nous oriente vers l'aven de la Portalerie du Larzac, situé tout près de la Couvertoirade. C'est un bon choix qui va pour tous. En effet, c'est la première fois que je refais vraiment de la spéléo depuis mon opération et Alain n'en a pas fait depuis 2 ans au moins. A la Portalerie, il y a un puits d'entrée de 15 mètres, des galeries, 2 ou 3 ressauts avec des gourds, puis une salle gigantesque et concrétionnée. Ce n'est que la première partie de la grotte et ça continue, bien sûr, mais on essaye de se fixer des objectifs réalistes pour l'ensemble de notre troupe.
On s'active, chacun prépare son matériel. On étale tout devant la maison, au bord de la rue. On peut se le permettre : il n'y a quasiment pas de passage d'autos. On vérifie que tout y est, on sort le carbure et on prépare les calbombes. J'adore cette ambiance de préparatifs juste avant le départ. Dès que l'odeur du carbure se répand, j'ai l'impression que ça commence vraiment. Finalement, les sacs sont prêts et on embarque, sans oublier le pique-nique avec beaucoup de sirop et de bouteilles d'eau, car il fait très chaud. On se dirige vers Bramabiau puis on prend une petite route qui serpente à la descente jusqu'au fond des gorges du Trévezel. Arrivés au bas des gorges, on constate qu'il y a une route plus courte qui va directement à Camprieu sans passer par Bramabiau. Ce sera pour le retour. J'aime bien ces gorges du Trévezel, c'est vraiment très joli. Plus bas, la route tourne autour d'un grand pré où broute un cheval blanc. Il paraît qu'il était déjà exactement à la même place hier. Au retour, on regardera s'il s'est déplacé On passe en face de l'Aven Noir visité la veille. Un peu plus loin, on arrive à Cantobre. Et bien sûr, on est obligés de s'arrêter : on ne peut pas faire autrement, il faut absolument aller prendre quelques bonnes centaines de photos ! Il reste sûrement quelques centimètres carrés de vieilles pierres qu'on a oublié de photographier Astrid, Nico, Alain et moi sortons de la voiture pour aller nous promener dans les ruelles du minuscule village. François reste dans la voiture : gron ! Il faut dire que Cantobre est un véritable bijou, perché sur son éperon rocheux et entouré de falaises, débordant de jardins fleuris et de petits passages « secrets » Une visite du cimetière s'impose, il y a une tombe de 1617 qu'il ne faut pas manquer Les maisons sont toutes plus belles les unes que les autres, il y en a même une à vendre quelques millions sans doute. Et puis, comme chaque fois que je passe, je vais voir « ma » maison, une des seules du village à n'être pas encore restaurée, pleine de vitres cassées, de portes branlantes, avec son petit jardin abecqué au bord du vide La maison elle-même est en surplomb au dessus des falaises, elle menace peut-être de s'écrouler, comme toutes les maisons qui me plaisent ? On finit par aller rejoindre François qui nous attend en tapant du pied ! Re-gron ! Une dernière petite prise de vue, puis on démarre pour quelques centaines de mètres, car la vue de l'ensemble depuis les lacets de la route, on ne peut pas rater ça, tout de même !!!
Quelques fous rires et quelques kilomètres plus loin, on arrive à Nant. On ne s'y arrête pas et on suit la route qui monte sur le bord du causse (le Larzac). A la Cavalerie du Larzac, on tourne en direction de la Couvertoirade, cité templière magnifiquement préservée, entourée de hautes murailles. Evidemment, on ne peut pas rater ça. Et c'est reparti pour une petite visite photographique. On prend un copieux pique-nique avec nous, car l'heure avance et on commence vraiment à avoir faim.
L'heure de passer aux choses sérieuses est enfin arrivée. Il a fallu revenir quelques kilomètres en arrière pour trouver le hameau de la Portalerie et à l'aide de la carte, suivre un tout petit chemin s'enfonçant dans la garrigue au milieu de nulle part, nous laissant dubitatifs, mais aboutissant finalement à un petit écriteau en bois ne laissant plus planer de doute L'endroit est perdu et magique, comme toujours. Petite clairière où l'on abandonne l'auto d'Alain pour quelques heures, entourée de fleurs et de papillons virevoltants. On va faire un petit tour pour voir à quoi ressemble l'entrée du trou, à quelques dizaines de mètres de là. Encore plus magique : on suit une sente qui s'enfonce en tournant sur elle-même dans des bosquets de plus en plus denses, traversant de petites clairières intime sentre des barres de roches, menant à une forêt buissonnante parsemée de gros blocs de rochers et de petites fal ai ses. La végét at i on devi ent al ors pl us som bre, avec beaucoup de buis. Finalement, on arrive à un tout petit cirque entouré d'abris sous roche en enfilade, où l'ambiance est quasiment préhistorique. On se croirait dans un autre monde...
Endroit idéal pour faire une soirée bivouac autour du feu à condition de ne pas trop boire : au centre, la bouche du puits forme une sorte d'entonnoir. On y entrera en nous glissant entre de gros blocs sur le côté du petit cirque. Totalement féerique !
Vite, on s'équipe et on y va. François équipe le puits et entre en premier. Lorsque c'est mon tour, je me laisse filer avec délices sur la corde. Il n'y a que 15 mètres, mais quel plaisir de retrouver cette ambiance. D'abord, l'odeur de la glaise qui appelle irrésistiblement puis cette fraicheur qui monte, au fur et à mesure qu'on se laisse glisser sur la corde. C'est délicieusement agréable, car il fait chaud à l'extérieur. Et puis la résonance contre la roche, laissant deviner la cavité, l'obscurité qui gagne du terrain, l'écho des cliquetis de notre matériel, les coulées de feuilles mouillées collées sur les parois du puits, les bottes qui prennent appui sur les rochers glissants, la corde qu'on laisse filer dans le descendeur, avant de finalement prendre pied au fond. Et tout autour, ce parfum enivrant de terre, de bois mouillé, de glaise, d'obscurité, d'humidité. Quel bonheur d'être à nouveau sous terre. Une chauve-souris dérangée passe un instant en louvoyant dans la lumière avant de replonger dans son domaine obscur. Le temps que tout le monde descende et on s'enfonce dans la galerie qui s'ouvre devant nous, quittant peu à peu la lumière du jour. Celle de nos lampes à acétylène prend la relève, douce, chaleureuse et chuintante. La mienne péclote un peu et je n'arrive pas à trouver le bon réglage, mais c'est de ma faute, j'ai mal nettoyé le petit tuyau percé qui répartit l'eau à travers le carbure Il faudra rectifier ça demain. Vers l'entrée, la galerie est assez haute pour se tenir debout et descend doucement. On s'enfonce en suivant les courbes du méandre. Le plafond s'abaisse très vite. Plus loin, il remonte et la galerie s'élargit. C'est une galerie sur faille. Dans un coude en forme de V, une très belle et énorme stalagmite trône au milieu du passage. François sort l'appareil photo et nous distribue des flashs. On se dispose dans la galerie et c'est parti pour une séance photos. Une vraie, cette fois-ci !
Un peu plus loin, dans un coin bas, Nico trouve un endroit qui résonne bizarrement avec un son très profond lorsqu'on
tape dessus. On a l'impression qu'il doit y avoir un grand vide au-dessous. Mais François nous explique qu'il y a
probablement un plancher stalagmitique sous une couche de glaise et que c'est ça qui produit ce son, même si le vide en
dessous ne fait que quelques centimètres. Un peu plus loin, un énorme plancher stalagmitique en forme de méduse étalée
à hauteur de poitrine nous en donne tout de suite une démonstration. En effet, ça résonne ! Et c'est beau ! Petit méandre
caillouteux. Plus loin, Fran équipe un ressaut de 8 mètres.
On arrive au début d'une série de ressauts ornés de vasques profondes et pleines d'eau
transparente : une enfilade de gours qui nous mènent toujours un peu plus
bas. Superbe, c'est tout luisant, tout brillant sous la lumière de nos lampes.
L'eau miroite et clapote, nous éclabousse aussi lorsqu'on se rate un peu au
passage d'une vasque
Des cordes installées en vire nous aident aux
passages délicats. Il n'y a pas de véritables fractios à passer, ça me facilite la
tâche pour mon redémarrage souterrain ! Que du plaisir ! Que du bonheur !
Un nouveau ressaut de 8 mètres nous mène dans un petit lac peu profond
(l'eau nous va à la cheville), dans une grande salle. C'est la première partie
d'une salle gigantesque, ornées de plusieurs stalactites géantes et toutes
blanches, dont un énorme pilier stalagmitique à l'autre bout. Il y a aussi
beaucoup de très gros ossements. Des chevaux, des vaches, des ours ? Qui
sait
On fait une nouvelle séance de photos. Nico fait le fou et s'amuse à
décorer les photos en prenant des pauses inattendues... Finalement, le froid
se fait sentir. J'ai peur que ma musculature pas encore en très bon état ne se
refroidisse et j'entame la remontée, suivie d'Alain, pendant que François,
Nico et Astrid prennent encore des photos.
La traversée des vasques à la montée est sans problème et me laisse tout loisir d'admirer encore une fois les formes découpées de la galerie qui se reflètent à la surface de l'eau. Des milliers de petites cupules sculptées par l'eau brillent sous les éclaboussures et projettent leurs reflets scintillants. Nico nous rejoint à peine plus haut, juste à temps pour m'aider à gravir un passage vertical et délicat où j'ai peur de retomber...
Au fond du puits d'entrée, la corde nous attend sagement pour la remontée. Nico monte en premier. Il fait très chaud làhaut, à l'extérieur, alors que la température est agréable en bas. Je le suis. La remontée, c'est ce que j'aime le plus comme effort physique. C'est régulier et complet, tous les muscles travaillent en même temps. Le bien-être est total, quoique le souffle me manque quand même un peu J'y vais lentement, rien ne presse. Je profite de la sensation très agréable de pendre sur la corde, tournoyant légèrement dans le vide en admirant les parois. Mais 15 mètres, c'est très court. Juste le temps de goûter aux sensations. J'arrive déjà en haut. Prendre pied sur le bord du rocher, puis vite vite, me dépêtrer de ma combi beaucoup trop chaude ! Alain nous rejoint en haut du puits et entre-temps, François et Astrid sont déjà en bas. Magnifique grotte ! On est tous enchantés ! Moi en tout cas, je plane carrément ! Tellement longtemps que j'attendais ça. On reprend le petit sentier qui nous mène à la voiture, où on se rechange complètement. C'est toujours une sensation délicieuse de se retrouver dans des vêtements secs et de pouvoir enfin étancher sa soif Astrid essaye de prendre une photo de nous tous, assis dans l'herbe, mais le soir tombe et il y a quelques problèmes de minuterie Nouveaux fous rires !
Finalement, on reprend la route du retour, de nuit. Il nous faut beaucoup de temps pour regagner Camprieu car la route n'en finit pas de tourner La nuit n'aide pas. Le raccourci pour Camprieu est vraiment plein de virages : classique, j'attrape le mal de mer ou plutôt de terre, quelques kilomètres avant notre destination Zut, marre de ce mal des transports, c'est vraiment casse-pieds. On rencontre un chevreuil tout effrayé dans la lumière de nos phares, juste avant le village Bref, on arrive à la maison très tard. On a de nouveau très faim, aussi. Astrid nous prépare une ratatouille et on l'aide à couper les légumes. Délicieux repas !
Ce matin-là, je me réveille en premier et pars faire un petit tour au village. Je me balade dans les ruelles en dessous de la rue centrale. Vraiment très joli, avec toutes ces maisons de pierres. Plusieurs sont en cours de restauration. Quand je reviens, tout le monde est plus ou moins levé ou en train d'émerger. Comme la veille, on choisit une nouvelle grotte tout en se goinfrant de bonnes choses. Nico est comme moi : il préfère les petits déjeuners plutôt salés et consistants. Comme hier matin, il nous prépare de délicieux ufs au plat que l'on dépose sur du pain grillé et beurré : un régal ! Avec du jus de fruits, du thé et du café, le tout accompagné de jambon cru et de yogourts du pays. Tant pis pour ceux qui préfèrent les simples tartines !
Aujourd'hui, on ira faire de la spéléo à la grotte de l'ancienne fromagerie des Cabanes de St Paul, dont François nous parle depuis longtemps et qui était un des buts de visite de ce camp spéléo. Il s'agit d'anciennes caves à fromage creusées dans une grotte située au pied vertigineux d'une falaise, aménagées sur deux étages en hauteur, avec un bâtiment en ruine à l'entrée et une enfilade de chambres à l'intérieur. (L'accès est un peu difficile à trouver.) On y entreposait du fromage, sans doute pour le faire mûrir, un peu comme à Roquefort qui n'est pas très loin d'ailleurs. Le tout est à l'abandon depuis longtemps déjà. La grotte se poursuit bien sûr après la fromagerie et il y a même une deuxième entrée, par une autre grotte qui rejoint la première. Les galeries du fond sont très aquatiques, menant à un lac. Pour se rendre à St.Paul, deux trajets sont envisageables depuis Camprieu. On détermine l'itinéraire sur notre carte, hésitant entre les deux variantes à peu près de même longueur. St.Paul est au pied d'un cirque rocheux adossé au flanc sud du causse. Pour y arriver, il faut faire un assez grand détour pour éviter les falaises. On se décide pour la variante Est, passant non loin de la Couvertoirade. La route passe par L'Hospitalet du Larzac.
A St.Paul. François ne se souvient plus très exactement d'où
part le chemin qui mène à la grotte. On fait quelques tours et
détours dans le village (très joli une fois de plus). Finalement, je
vais poser des questions à une famille devant sa maison. Le
chemin de départ est juste à côté, mais il faut garer la voiture au
cimetière et revenir à pied
Il fait de nouveau très chaud et la
marche d'approche est assez longue, le chemin est raide par
endroits. On se rapproche gentiment du pied des falaises,
mais
par où passer ? Toujours plein d'énergie, Nico part en
reconnaissance et finit par trouver, nous appelant à grands cris.
Une petite sente part à droite en direction des falaises, à
l'extérieur d'un lacet du chemin. On le suit. Au début, Fran ne
reconnaît pas vraiment les lieux et on pense s'être trompés.
Mais à force d'insister, on constate qu'on est à la bonne place.
Seulement, la grotte a deux entrées et on est à celle du haut, à
côté du bâtiment troglodytique construit dans le porche d'entrée. En dessous, il y a une autre entrée par où l'eau ressort
en cas de crue. Cette grotte devait être une sorte de canyon très haut avec un porche d'entrée gigantesque, avant la
construction de la fromagerie
On crapahute un peu dans les environs, visitant d'anciennes maisons en ruine collées à
la falaise et perdues dans les ronces. Résultat, le coin est plein de tiques
Mais personne ne se fait piquer, il semble.
Une nombreuse famille de gens du coin arrive pour visiter la grotte. Ils sont munis de lampes et semblent bien connaître
les lieux. Après nous être équipés, on entre. On commence par faire une séance de photos dans les caves à fromage.
François prend les photos, Astrid et moi tenons les flashs.
Pendant ce temps, Nico et Alain font aussi quelques
photos dans la galerie inférieure, puis partent la visiter. Il
y a des passages entre la partie haute et la partie basse.
On change d'étage en espérant retrouver les garçons,
mais ils sont déjà plus loin. Pendant qu'on est en bas, la
famille nous repasse par-dessus dans la galerie du haut
sans nous remarquer. On poursuit, retrouvant nos deux
coéquipiers un peu plus loin dans la galerie de la grotte,
après les caves. D'énormes blocs faciles à escalader
barrent le passage. Par endroits, le plafond est très haut
et couvert de gouttelettes d'eau emprisonnées qui lui
donnent un aspect phosphorescent, par grandes plaques.
On progresse dans la grotte jusqu'au niveau des galeries
semi-noyées qui mènent au lac. François a déjà vu le
niveau d'eau beaucoup plus bas, presque à sec. Mais
beaucoup plus haut aussi. La dernière fois, il lui a fallu
un bateau gonflable, car l'eau atteignait quasiment le
plafond. Aujourd'hui, le niveau arrive à mi-cuisses
L'eau est glacée. Je n'ai pas follement envie de tremper des heures
dans l'eau glacée
François, Nico et Astrid continuent leur progression. A les entendre, ce n'est pas agréable du tout
lorsque l'eau passe par-dessus les bottes
Après, ça semble aller un peu mieux, pour un certain temps du moins. Ils
disparaissent peu à peu dans la galerie et je les observe jusqu'à ne plus les voir du tout. Avec la lumière des lampes, les
reflets sont magnifiques sur l'eau de la galerie. Alain est déjà ressorti il y a un certain temps. Je fais donc le trajet de
retour toute seule, en ayant tout le temps d'admirer les détails, car les trois autres en ont pour plus de 2h à visiter la
galerie jusqu'au lac. Cette grotte est vraiment incroyable, avec ces voûtes bâties à l'intérieur pour étayer les caves à
fromage. C'est superbe et très particulier. L'entrée basse est un grand porche renforcé par des arches de pierre, noyé dans
la verdure. La lumière qui y pénètre est toute verte
Mais il y a un ressaut assez haut qu'il faudrait équiper d'une corde
pour pouvoir sortir par là, ou entrer. Dehors, Alain est déjà confortablement installé, allongé devant l'entrée de la grotte
pour se reposer un peu. Il faut dire qu'il n'a pas de chance, le pauvre : un rhume des foins sévère l'a lâchement attaqué
dès le premier jour et ne le lâche plus ! J'en profite pour m'installer aussi et dormir un peu en attendant que les autres
ressortent.
Après un certain temps, il se met à faire froid à cause du courant d'air glacé exhalé par la grotte. La terrasse perchée où nous nous trouvons est assez petite et il n'y a pas beaucoup d'échappatoires pour éviter le courant d'air. On finit par décider de rejoindre la voiture pour les y attendre, car la nuit est en train de tomber. Le trajet à la descente est effectué plus rapidement qu'à l'aller En chemin, Alain voit une grosse bête traverser le sentier devant lui. Mais quoi exactement ? Arrivés au village, on constate que l'esplanade du cimetière qui sert de parking est bien pratique pour les activités récréatives du soir Un grand lampadaire l'éclaire et une équipe joue à la pétanque sur la terre caillouteuse. Ils ont presque fini et s'en vont. Alors qu'on boit une bonne rasade d'eau assis sur le haillon arrière de la voiture en contemplant la place, Alain se souvient qu'il a un jeu de boules de pétanque au fond de l'auto Chouette ! Du coup, on prend la place des anciens joueurs et on se lance dans une folle partie ! On s'amuse bien, même si ce n'est pas vraiment très précis : les cailloux et le sol inégal font ricocher les boules dans des directions inattendues Mais on rigole vraiment et ça passe le temps ! C'est au beau milieu de cette activité que Fran, Nico et Astrid nous retrouvent, mettant fin à notre partie improvisée.
Il est déjà bien tard, pour changer, et la route est encore plus longue qu'hier On ne tarde donc pas à démarrer. Chemin faisant, Alain doit freiner intempestivement pour laisser passer un sanglier ! Plus loin, on rencontre aussi un renard. Plus loin encore, c'est un chat. C'est vraiment très peuplé cette région, la nuit ! Dans un village avant de remonter sur le causse, on croise la famille venue visiter la grotte tout à l'heure, assise à une terrasse presque au milieu de la rue La traversée du Larzac nous semble interminable. La remontée des gorges du Trévezel aussi. Le long du raccourci qui monte à Camprieu, je tombe de nouveau malade Enfin de retour à la bergerie, nous préparons notre dernier repas du soir (délicieuses boulettes de viande façon Astrid), puisque demain ce sera déjà le retour. Dommage, j'aurais bien voulu rester encore Le lendemain, François va poursuivre son voyage tout seul à vélo jusqu'à l'Ile de Ré ! Ce n'est pas la porte à côté ! Il laissera sa voiture au Vigan où habitent les parents de Vincent. Astrid, Nico et Marie feront le voyage de retour avec Alain et sa voiture.
Après le petit déjeuner, nous commençons à ranger et à nettoyer la maison. Entre-deux tâches, je vais à l'épicerie acheter quelque chose à laisser aux Puech en guise de remerciement. Je choisis une toute bonne bouteille de vin et des bonbons aux marrons des Cévennes, dont la maman de Vincent raffole, selon son cousin François apportera tout ça au Vigan. Il fait toujours très chaud. On range, on charge la pauvre voiture d'Alain jusqu'au toit François s'active à la cave, où il trie son matériel pour la suite de son voyage à vélo. Astrid termine les nettoyages à l'étage de la cuisine. Nico, fume une clope sur les marches de la maison d'en face, à l'ombre de la façade. Il observe l'agitation et médite, caché derrière ses lunettes noires qui me font irrésistiblement penser à des yeux de mouches Alain et moi le rejoignons, nous avons aussi fini nos rangements respectifs. On est bien, assis là. Dommage de devoir rentrer. Et c'est déjà le moment de souhaiter bon voyage à François. Le reste des troupes embarque dans la voiture d'Alain aux alentours de midi Décidément, le temps passe ! Et nous voilà partis. Le long de la route qui gravit le Causse de Sauveterre au-dessus de Sainte-Enimie, Nico et Astrid nous montrent la maison en ruine où ils ont dormi à l'aller. En plein milieu du Sauveterre, nos estomacs crient soudain famine et on cherche un endroit ombragé pour pique-niquer tranquillement. Pas si facile, mais on y arrive finalement. A peine plus loin, nouvel arrêt pour immortaliser une ferme fortifiée de toute beauté ! Ben quoi ? Ce n'est pas de notre faute, après tout, si cette région est si belle ! Et si loin de chez nous ! Alors puisqu'on y est, autant en profiter On redescend du Causse de Sauveterre en direction de Mendes, où on prend la route du Puy-en-Velay. Jusque là tout va bien, le trafic est fluide et le moral est bon. On va vite déchanter A une trentaine de kilomètres au sud du Puy-en-Velay, notre bel élan est soudain stoppé net par un affreux bouchon D'un commun accord et puisqu'on dispose de cartes détaillées de la région, on décide de couper à travers la campagne profonde On suit des chemins de plus en plus petits, traversant des hameaux minuscules d'une beauté incroyable. Mais heureusement qu'on a la carte, sinon on y serait encore ! Au détour d'un hameau, on voit un petit vallon surplombé d'un énorme nuage de pollen, tout jaune, qui flotte sournoisement au dessus des champs agités par le vent « Non, pas ça ! » s'écrie le pauvre Alain qui tousse et crache son allergie au pollen depuis quatre jours ! La route louvoie entre les champs et les fermes, va-t-elle nous amener sous le nuage ? Il accélère, un peu anxieux, toutes fenêtres fermées. Non, finalement, on échappera au nuage toxique Plus loin, nous traversons un autre village extrêmement joli et très bien restauré, tout en pierres sombres de la région des volcans : St. Martin de F. En plein centre, nous tombons sur une petite merveille : une église du 11ème ou 12ème siècle avec un fronton en forme de clocher plat, muni de ses cloches et de sculptures de pierre Nouvel arrêt photographique, mais on ne le regrette vraiment pas, c'est superbe et on s'attarde. La porte principale est en ogive, ornée de gnomes grimaçants. On serpente de-ci, de-là, en essayant de trouver une bonne solution pour contourner le bouchon et la ville du Puy-enVelay. Cela nous mène tout près du Monastier-sur-Gazelle, petite ville surplombée par un énorme château. Encore un ! La région en regorge Nous suivons une petite plaine en direction du nord pour essayer d'éviter Le Puy. Et à peine quelques kilomètre plus loin, Alain plante sur les freins ! Non, on ne peut pas non plus rater ça ! Un incroyable petit château, ou plutôt une ferme fortifiée, avec une tour bâtie sur un pic pétrifié, ancien tube d'évacuation de la lave Incroyable ! Les appareils photo cliquètent de nouveau dans tous les sens. C'en est comique ! Ils vont finir par surchauffer si ça continue Et nous voilà repartis Arrivera-t-on finalement à dépasser ce fameux bouchon ? Eh bien : oui ! On rejoint la route au-delà du Puy-en-Velay, direction St-Etienne. Nous ne sommes pas au bout de nos peines pourtant, car on sera encore pris dans quelques ralentissements, moins méchants toutefois. La suite du voyage a été moins bucolique il est vrai, mais il a tout de même fallu songer à ne pas y passer la nuit, n'est-ce pas ? Donc nous avons fini par avancer Nous sommes arrivés à destination très tard, il était près de minuit il me semble, après 12h de route pour la deuxième fois. Un camp très réussi : à refaire !
MarieCet automne a eu lieu la troisième campagne de fouilles à Geissbachhöhle (GE 1), organisée par Jean Christophe Castel, du Muséum d'histoire naturelle de Genève, avec pour la première fois, une petite aide financière (pour la logistique) du canton de Glaris. Nous étions 6 à travailler dans la grotte du 14 au 18 septembre 2009. Nous avons trouvé 2 zones d'approximativement 2 m2 contenant, pour la première, le squelette complet d'un ours des cavernes (Baloo) et, dans l'autre, divers os en assez mauvais états appartenant à au moins 2 ours des cavernes (Foufours). Nous avons aussi récolté la totalité des os traînant en surface de la galerie du Dentiste et effectué 2 trous de sondage de 60 cm de profond. Le dernier jour, plus de 250 kg d'os et d'argile ont été descendus en plaine par hélicoptère.
En comptant les fémurs, nous pensons avoir dépassé le nombre de 50 individus minimum dans la grotte. Ce qui ne
représente probablement qu'une faible partie de ce qu'elle contient réellement.
Tout récemment, les résultats provisoires de 2 nouvelles datations sont arrivés. Les os ont été prélevés sur du matériel
trouvé en 2005 et 2006:
Au cours de nos prospections sur le lapiaz, il nous est arrivé par deux fois de découvrir des signes d'explorations
spéléologiques antérieures aux nôtres.
Tout d'abord à Gamma 9 où en août 1982, les Troglolog découvrirent une boite à film contenant 2 cônes pour spits, puis
fin juillet 1991, lors de la découverte de Eta 21, on trouva un marquage, du chiffre 1" à la peinture à l'entrée du gouffre.
C'est seulement en juin 2008, que l'on apprit, par Urs S (SGH Lenzburg), que pendant l'été 1976, 2 jeunes
spéléos âgés 16 ans : Oliver Knab et S. Mercandelli étaient venus prospecter la région, depuis le Talsee jusqu'au lapiaz.
Ils ont même rédigé des fiches sommaires, avec croquis, pour 8 cavités.
Voici leur petit inventaire, il s'agit de feuilles manuscrites jamais publiées. La traduction en français est de Philipp Häuselmann (SGH-I).
Découverte | O. Knab - S. Mercandelli (1976) |
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Situation | Au NE du point 1861 (marqué sur la carte). La rivière qui disparaît dans le lapiaz de Platten avait 3 sources. La première en est la grotte de la source |
Développement | environ 35 m |
Description | L'entrée de la grotte est haute de 5 m et large de 3 m. La galerie qui se rétrécit coniquement se divise au milieu. Le couloir à droite devient impénétrable peu après. Après une dizaine de mètres, le passage set de 70 cm de haut et de large. Ensuite il faut ramper (peu confortable) à travers le lac petit et froid. A l'autre bout, on voit une cascade (temporaire) qui descend une cheminée. |
Découverte | O. Knab (1976) |
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Situation | Dans le lapiaz bien faillé à l'ouest du Färistock. Environ 140 m à l'ouest du point 1961. |
Profondeur | environ 11 m |
Description | trou karstique insignifiant avec suite de galerie vers le nord. |
Découverte | O. Knab (1976) |
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Situation | Environ à 200 m au nord du Hexenschacht |
Développement | 13 m |
Profondeur | 5 m |
Description | trou karstique insignifiant avec suite de galerie vers le nord. |
Découverte | S. Mercandelli (1976) |
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Situation | Environ à 60 m à l'est du Point 1961. Les puits en escalier se trouvent sur le même petit plateau de lapiaz que le Hexenschacht |
Profondeur | Environ 15 m (jusqu'à la neige) |
Description | Par des ressauts couverts d'éboulis, on descend jusqu'à la neige. Là, une petite galerie part, mais elle est impénétrable. |
Découverte | O. Knab / S. Mercandelli (1976) |
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Situation | Environ à 200 m au sud-ouest du Schwarzkopf (point 1975.4 m), dans un vallon qui se termine en forme de fer à cheval. |
Profondeur | Environ 10 à 20 m |
Description | Il s'agit de puits sans suite. Les 3 puits sont très rapprochés l'un de l'autre. Le puits n° 3 montre une ouverture très grande, il est colmaté par la neige. |
Découverte | O. Knab / S. Mercandelli (1976) |
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Situation | Dans le même vallon que le Schwarzopfschächte, 300 - 400 m plus au nord. |
Développement | 20m |
Profondeur | 10 - 15m |
Description | Le puits 1 peut être escaladé en libre. On descend par l'ouverture très coupante, de taille 1 x 0.4 m. En bas : éboulis. Puits 2 a une connexion avec 1. En bas : neige. |
Découverte | Connu depuis longtemps |
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Situation | Environ 300 m au sud-ouest des Talhütten près du Talsee. |
Hauteur | Inconnu |
Description | Il s'agit d'une cheminée à eau étrange. Peut-être on
pourrait continuer en escalade artificielle (au moins 8 goujons ou spits nécessaires). Voir croquis "Wasserfall". |
Découverte | Connu depuis longtemps. |
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Situation | Point 1179, marqué et écrit sur la carte : Hellloch |
Développement | 20 m |
Description | Il s'agit d'une d'une doline géante, profondeur = diamètre. Au fond se trouve un couloir d'environ 10 m en direction du nord. |
Quelques remarques:
Pour localiser leurs découvertes, les deux jeunes spéléos ont seulement utilisé la carte au 1:25'000 sans s'aider d'une
boussole. Pour compliquer leur tâche, le sentier qui longe le bas du lapiaz n'existait pas, à cette époque, et donc ils n'ont
pas pu l'utiliser comme point de repère.
Nous avons cet inventaire en main depuis l'été 2008 et consacré de nombreuses heures à rechercher ces cavités, sans grand succès. Ainsi, nous n'avons pu identifier à coup sûr qu'une seule de leurs cavités sur le lapiaz. Il s'agit de la Plattnerhöhle (1) qui correspond à notre Plattengadenhöhle (cavernes 2-1984). Par contre, nous n'arrivons pas à trouver le Hexenschart (2), le Theusesloch (3), le Donnerloch (4), les Schwarzchopfschächte (5) et le Schneeschacht (6). Tout au plus pouvons-nous remarquer de vagues similitudes. Ainsi :
Parution: Janvier 2010 Tirage: 26 exemplaires Auteurs: Voir l'en tête des articles Edition: François B Copies: François B Envois: François B Version Web publiée le 24.12.2020 par Alain J